Ledegem devient

Leaudegem

« Mais quelle est cette odeur qui émane du canal ?! », se sont exclamés il y a quelques années les habitants des numéros 73 à 81 de la Sint-Pietersstraat à Ledegem. La réponse n’a pas tardé : « Ce sont les eaux usagées des maisons 124 à 150 ». « Quand le problème sera-t-il réglé ? », ont-ils tout naturellement demandé. « Les égouts seront aménagés en 2035 ».

La Belgique a beau être un pays civilisé, il y a tout de même beaucoup de pain sur la planche. Car ce problème ne concerne pas seulement Ledegem. Oh non. Dans la périphérie flamande, il est fréquent de ne pas trouver d’égouts. Au total, quelque 400 000 foyers ne sont pas raccordés au réseau d’égouts. À l'heure actuelle, ces eaux usagées se retrouvent dans les eaux de surface sans avoir été traitées, ce qui compromet la qualité de l’eau. Dans ce contexte, il est impossible d’atteindre l’objectif de la directive-cadre sur l’eau, qui prévoit que toutes les eaux d’Europe soient propres et saines d’ici 2027. Mais tout cela, vous le savez sans doute déjà. Au travers du projet « Ledegem devient Leaudegem », nous voulons mettre en place des micro-stations d’épuration des eaux usées (MSEEU) à la fois évolutives, durables et modulaires. Un concept pour le moins innovant. Ce projet a été accéléré grâce au soutien de la Société flamande du territoire (VLM) et de Blue Deal (Onder Water-Land-Schap 2.0).

Wouter Igodt

Fondateur de HelloWater

La valeur ajoutée de Leaudegem

Leaudegem

Pas en 2035, pas demain. Aujourd’hui.

Le complexe résidentiel de Ledegem aurait dû attendre jusqu’en 2035 pour assister au début des travaux d’assainissement. Le délai moyen de réalisation des projets de ce type est actuellement de 7,7 ans.

La réalisation du projet pilote de micro-station d’épuration à Ledegem a duré 1 an. L’aménagement a duré 45 jours. En juin 2022, l’installation était entièrement opérationnelle. HelloWater veut devenir un partenaire « de la conception à la gestion » de concepts décentralisés similaires dans des complexes résidentiels en Flandre.

Biodiversité

L’assainissement de l’eau repose sur un principe naturel. L’épuration elle-même permet de rendre une eau propre à la nature, ce qui améliore ensuite la biodiversité des cours d’eau. Quant à l’assainissement végétal, il repose sur des plantes à fleurs qui attirent les insectes. Cela profite aux populations d'insectes. 

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Lutter contre le stress hydrique

Le système novateur et décentralisé d’épuration des eaux permet de conserver l’eau sur place. Résultat : il contribue à lutter contre le stress hydrique et le dessèchement. Les scientifiques plaident depuis des années en faveur d’un faible « kilomètre-eau » afin de mieux préserver la Flandre contre la sécheresse. Cela signifie plus de zones tampons, plus d'infiltration et moins de rejets directs dans les grands cours d’eau, car ces derniers conduisent l’eau, à court terme, vers la mer du Nord. L’assainissement local de l’eau peut jouer un rôle important à cet égard.

Empreinte écologique

Le béton est un matériau très solide qui a fait ses preuves maintes et maintes fois. Cependant, le ciment Portland (CEM I) présente une empreinte écologique élevée en raison des fortes émissions de CO2. Par conséquent, la production mondiale de béton est responsable de ± 8 % des émissions de CO2 dans le monde. Cela ne peut plus durer. Aquafin met tout en œuvre pour travailler avec un béton plus écologique dans l’aménagement d’égouts, mais en parallèle, le recours à des systèmes alternatifs de traitement des eaux peut aussi réduire considérablement l’impact environnemental.

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Un partenariat entre la commune de Ledegem et HelloWater pour une approche radicalement différente !

HelloWater est déterminé à transformer le secteur de l’eau de manière durable et novatrice. Une volonté que partagent également les visionnaires de l’administration communale de Ledegem. Ce qui avait commencé par le constat d'un problème a très vite débouché sur de nouvelles possibilités. Pourtant, les autorités locales restent frileuses lorsqu’il s’agit de recourir aux nouvelles technologies.  Elles leur préfèrent la solution de facilité, même si elle est inadéquate. Si nous maintenons le rythme actuel d’aménagement des égouts, nous atteindrons l’objectif européen d’ici 2045. Soit 18 ans après l’échéance. En matière de législation et de subventions aussi, il est temps de faire bouger les choses. Pour les égouts, les communes peuvent compter sur le soutien financier de l'État belge. Ce n’est pas le cas des systèmes alternatifs d’épurement des eaux comme celui de Leaudegem. Par ailleurs, les nutriments tels que l’azote et le phosphore détruisent la vie aquatique, mais il n’existe toujours pas de normes pour l’assainissement des eaux à petite échelle. Il faut une approche différente. Radicalement différente ! Ledegem a fait le choix d'une approche innovante, ce qui a donné lieu au projet pilote de Leaudegem. Lors du processus de purification, les eaux usées ont subi une étape supplémentaire visant à éliminer le phosphore. Nous avons regardé au-delà des normes et exigences actuelles, car nous devons (et nous pouvons) faire mieux !

La directive-cadre sur l’eau 2027 se rapproche...

Une inauguration réussie

© Jonas Verbeke